Association Justice Information Réparation pour les Harkis

A nos Justes, les Harkis reconnaissants.

Cette rubrique est notre panthéon.  Nous voulons y accueillir, pour leur rendre hommage, celles et ceux qui ont fait preuve de dévouement à l’égard des Harkis au sens large. Dire ici notre reconnaissance et notre gratitude à celles et ceux, qui, hier ou aujourd’hui, en France ou en Algérie, durant quelques mois ou des dizaines d’années, ont fait preuve de courage et d'altruisme  pour aider voire sauver ces Français de souche arabo-berbère que l’Etat français a abandonnés en 1962, après le cessez le feu du 19 mars qui hélas ne cessa que d’un côté.

Certains ont désobéi pour rapatrier des Harkis, d’autres, et parfois les mêmes, ont aidé à leur réinstallation ou se sont battus contre l’occultation et la falsification de leur histoire.

A chacune, à chacun, MERCI infiniment. 

Pour commencer : Cette liste est loin d’être exhaustive.

Nafissa SID CARA, Hélie DENOIX de SAINT MARC, Général Maurice FAIVRE, Sous-Préfet ROBERT, Alexandre PARODI, Bachaga BOUALEM, André WORMSER, Yvon DURAND, Nicolas d’ANDOQUES, Rabah KHELLIF, Clara LANZI, Bernard MOINET, Père de la MORANDAIS, M’Hamed LARADJI, Abdelkrim KLECH, Boussad AZNI, …etc

A vous de proposer d’autres personnalités décédées qui méritent d’entrer dans notre Panthéon virtuel pour qu’ils restent vivants dans les mémoires. Pour les personnes vivantes, nous leur faisons une place dans la rubrique "Nos fiertés". 

Pour les militaires qui en 1962 ont refusé les ordres d'abandon, nous n'avons pas voulu séparer ceux  décédés de leurs frères d'armes vivants et nous remercions Gilles Bonnier pour le travail remarquable fait pour rechercher et honorer ces Justes.

 

A vous de nous proposer des textes et photos pour les personnes que vous connaissez.

Des Justes de l'armée française en Algérie - 1962

(Secours aux anciens supplétifs : les Harkis)

 

Voici une liste de militaires qui, par des initiatives courageuses, ont suivi le chemin de l’Honneur, au lieu de respecter à la lettre les ordres d’abandon des Harkis (après leur désarmement) que le pouvoir politique français a imposés aux officiers de l’Armée française en Algérie dès 1961 et surtout en 1962 ; cette armée était encore présente en nombre au moins jusqu‘à l’indépendance et même un peu après. Des instructions répétées ont été données depuis Paris après le 19 mars 1962 pour interdire aux officiers d’intervenir pour protéger militairement, recueillir ou évacuer vers la métropole, les Harkis (et leurs familles) ; plusieurs centaines de milliers d’hommes (et de femmes), trompés par les déclarations faussement rassurantes du FLN ( et les dispositions des « accords d’Evian dont on sait qu’elles ne furent pas appliquées par les futurs responsables de l’Algérie ) ont été très vite exposés à un mort presque certaine et dans des conditions atroces.


Cette non protection et ces entraves à l’évacuation vers la Métropole ont permis les assassinats et les massacres de masse par le FLN et ses affidés de plus de 100 000 personnes. Vu le contexte et les conditions de ces assassinats le nombre ne peut pas être établi précisément ; cette estimation des victimes harkis inclue différentes catégories d’anciens supplétifs, plus des fonctionnaires ou élus jugés « compromis avec la France par le FLN » , et parfois des membres de leurs familles).

 

Cette liste est très partielle car d’une part la modestie des ces sauveteurs et d’autre part la faible reconnaissance et l’absence de publicité qui furent pendant longtemps accordées à ces Justes (aussi bien par les pouvoirs publics que par l’organisation militaire et même les historiens) n’ont pas contribué à porter à la connaissance de l’opinion publique ces actes d’héroïsme et de grande humanité. Ce fut surtout un travail associatif au sein des Rapatriés, Harkis et Pieds Noirs, ainsi que celui de militaires qui avaient combattu en Algérie. Certes au fil du temps (surtout à partir de la fin des années 1990 ) certains Présidents de la République ont eu à cœur de reconnaitre le rôle de l’Etat français de l’époque dans l’abandon des Harkis et ont honoré certains de ces « Justes de 1962 » ; de même des travaux historiques, certains journalistes, des actions associatives opiniâtres avec l’aide de certains parlementaires ont peu à peu fait connaitre au grand public la tragédie des Harkis, leur calvaire en Algérie et les épreuves du repli en France métropolitaine.

On ne peut qu’exprimer respect et remerciements à ces soldats qui sauvèrent certains de
leurs frères d’armes, les Harkis menacés de mort dans les circonstances tragiques de 1962 en Algérie. On estime à environ 90 000 Harkis (y compris les familles) qui purent trouver refuge en Métropole dont environ 50 % transitèrent provisoirement par des camps de regroupement gérés par l’Etat. Une partie non négligeable de ces évacuations est due à l’engagement de certains militaires pour sauver ces hommes, ces femmes et ces enfants. Le souvenir de leur Courage, leur Droiture et leur Fidélité à la parole donnée, restera dans les cœurs et mérite d’être mieux connu.

Honneur à ces hommes.

Hommage à la mémoire de tous les Harkis et les familles qui furent victimes de la barbarie et de la haine.

Il est légitime d’avoir aussi une pensée pour les familles Pieds Noirs, installées souvent depuis plus de 4 ou 5 générations qui subirent aussi la haine et le terrorisme du FLN, la non protection voire l’hostilité du pouvoir politique de l’époque et un exil douloureux en 1962.


Lieutenant RABAH KHELIFF 
Cet officier Français Musulman sauva des civils menacés d’une mort atroce par la folie meurtrière des « vainqueurs » de juillet 1962. Commandant la 4ème compagnie du 30ème Bataillon de Chasseurs Portés, est venu contre les ordres criminels de non intervention du général Katz ( malgré les 12 000 hommes de l’armée française encore présente à Oran à cette date ) avec un petit détachement devant la Préfecture d’Oran, le 5 juillet 1962 et a libéré sans tirer un coup de feu plusieurs centaines de civils d’origine européenne de tous âges, raflés par le FLN et ses affidés et promis à une mort certaine et atroce. Hélas ce jour-là des centaines d’autres civils Pieds Noirs furent assassinés et souvent torturés par ces mêmes barbares. Leurs corps ne furent pas retrouvés. Après 1962 en France métropolitaine dans l’association qu’il a créée à Lyon, il a défendu les droits des Anciens Combattants Français Musulmans exilés. Retraité de l’armée en 1971 avec le grade de capitaine, Commandeur de la Légion d’honneur en 2001, il décède en 2003.


Lieutenant François MEYER,
Saint Cyrien en 1957. Officier du 23ème Spahis en Algérie de 1958-1962 et chef du commando de chasse Griffon opérant dans le secteur de Géryville / Bou Alam dans le Sud Oranais. Il a exfiltré vers Oran puis vers la Métropole environ 350 harkis, familles comprises, en France ; un sauvetage effectué en partie avec l’aide de la Marine à Mers El Kebir, toujours fidèle à ses engagements. Il s’est occupé ensuite de l’installation dans des communes de Lozère d’une partie de ces familles de harkis d’abord regroupés au camp du Larzac. Il a directement contribué à préparer leur insertion avec Alain de la Morandais et d’anciens officiers du Sud Oranais, notamment avec la création en 1963 de l’association « Villages du Renouveau », soutenue par des ecclésiastiques et quelques élus. Au cours de toutes ces années, il a gardé un contact étroit avec des familles de Harkis installées dans plusieurs régions de France (Auvergne, Gard). Il a eu à cœur de transmettre cette mémoire tragique. Général de brigade, il a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur en décembre 2020. Il a écrit en 2005 : Pour l’Honneur... avec les Harkis (Cld édition).


Lieutenant Daniel ABOLIVIER
Chef de SAS d'Iridjen en Grande Kabylie. Il créa entre autre une école pour les jeunes filles. Après les ordres de désarmements des Harkis il s’engagea à en sauver le plus possible dans son entourage : « En mars 62, pour moi abandonner mes hommes, c’était impensable, il me fallait les sauver à tout prix, ma seule question c’était comment ? Avec l’aide de fonctionnaires, le Sous-Préfet d’Akbou a été très bien et m’a fourni de vrais faux-papiers et mon ancienne entreprise des certificats de travail, j’ai donc pu rapatrier en métropole mes 50 moghaznis et leurs familles ». En 1962, révolté par l’abandon des Harkis qui permit les massacres dont on connait l’horreur et l’ampleur, il quitta l’armée pour le professorat à l’étranger (Maroc et Angleterre). Quelques années après, de retour en France il devint Président national de l’Association des anciens des affaires algériennes et sahariennes – les SAS-, à la tête de laquelle il œuvra pendant de nombreuses années (jusqu‘en 2018) et avec une grande générosité pour aider les anciens Harkis à faire valoir leurs droits et à faire face à leurs problèmes. Au fil des ans, par la rédaction de bulletins riches de nombreux témoignages, il fit un remarquable travail de mémoire pour faire connaitre cette histoire tragique trop longtemps occultée.


André WORMSER
Banquier avec sa famille, Il fut officier de réserve en poste à Saida. A. Wormser participe grandement en 1962 au transfert et à l'implantation en métropole d'une partie des rescapés de la région de Saïda et met à leur disposition une ferme en Dordogne. Secrétaire général du- Comité national pour les musulmans français - Comité Parodi - dont il devient ensuite le président, André
Wormser s'engage résolument dans le combat en faveur de l'intégration et de l’aide de la communauté harki et notamment de leurs enfants. Action qu'il poursuit avec une patience et une détermination rares et dont il témoigne lui-même : "Lorsque le Comité national fut créé, en 1962, il n'existait, dans le mépris, l'indifférence et la suspicion générale, aucune structure d'accueil pour tous ceux qui avaient combattu sous le drapeau français, porté l'uniforme des armées de la nation, et fait l'option de citoyenneté française ». Par ses réseaux et ses actions il fut un grand « passeur » de l’histoire des Harkis. Il est décédé en 2008.


Lieutenant Bernard MOINET
Saint cyrien 1943. Il a combattu en Indochine. Chevalier de la légion d honneur en 1951, à 25 ans . En Algérie le 2ème escadron du 9eme régiment de Hussards, installé au sud de Sidi Bel-Abbès, que commandait le capitaine Moinet se trouvait à Rochambeau et une harka était rattachée à cet escadron. En 1962 le 2ème escadron fut transféré à Oran, mais le désarmement de la Harka le révolte. Des hommes de cette harka ont été pourchassés jusque sur le bateau qui devait les évacuer. Colonel en 1962, il quitte l'armée en 1963. Il se révolte car : « j’ai appris la liquidation de ma harka, j’étais furieux et écœuré par la lâcheté criminelle du gouvernement et des officiers disciplinés. Je ne voulais plus porter l’uniforme, j’ai donc renvoyé ma Légion d’Honneur et démissionné de l’armée le même jour ». Depuis, il a combattu pendant des années et jusqu‘à sa mort pour que la tragédie des
Harkis ne soit pas oubliée et leur histoire falsifiée. Il a œuvré pour aider à l’installation des harkis en France. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont, un remarquable livre sur la tragédie des Harkis : « Ahmed ? .. connais pas » ; il décède en 2012. 

Capitaine Maurice FAIVRE.
Saint Cyrien 1949, major de sa promotion Rhin et Danube. En Algérie au 20ème Dragons en 1960, Maurice Faivre et son escadron organisent vers l’Oued Berd dans les Babors ( petite Kabylie ) la protection de trois villages placés en autodéfense, villages dans lesquels Maurice Faivre recrute soixante harkis. Il s’est occupé de rapatrier 53 familles et fait des démarches en France pour l’insertion de ces harkis. Son épouse née Monique Dréveton, d’une famille pied noir de l’Oranie fut EMSI (équipes médico-social ) dans le sous quartier de l’Oued Berd en 1961 et œuvra activement en métropole après l’indépendance pour aider les 50 familles de Harkis réfugiés à Dreux. Il a gardé un contact étroit avec les familles. Par ses écrits il a contribué à faire connaitre la vérité sur la fin de la guerre d’Algérie et ses drames sanglants. Il avait aussi un doctorat en sciences politiques. Citons parmi ses livres : « un village de Harkis » en 1994 et en 2000 « les archives inédites de la politique algérienne ». Commandeur de la Légion d honneur en 2016, il décède en 2020.


Capitaine Said BOUALAM.
Ancien Combattant de la 2eme guerre mondiale (capitaine), le Bachaga en Ouarsenis des douars des Beni- Boudouanes fut Vice-Président de l’Assemblée Nationale de 1958 à 1962. Il servit au 1er régiment de Tirailleurs algériens pendant la guerre de 14/18. Sa famille participa courageusement à la lutte contre le FLN et en paya le prix du sang. Il fut responsable de la harka de la région de l'Ouarsenis. Il organise le « rapatriement » en 1962, d’une partie des harkis de sa famille (les Beni-Boudouanes) et s’installe en Camargue, à Mas-Thibert. Par son engagement courageux aux côtés de la France et son autorité morale il fut considéré comme un grand témoin de la tragédie algérienne et écouté avec respect. Par ses discours et ses livres ( « Mon pays la France » , « les Harkis au service de la France » , « la France sans l’Algérie » ), il fit connaitre en métropole l’abandon et les massacres de Harkis. Il eu la Croix de guerre 39/45 et fut Commandeur de la légion d’honneur ( à titre militaire). Heureusement en sa mémoire, un nombre non négligeable de places, de rues ou d’avenues portent son nom et des stèles furent érigées en son honneur. Il décède en 1982.

Lieutenant d’AGESCY
A aidé le Lieutenant MEYER à évacuer ses harkis de Géryville à Oran le 9 juillet 1962, par la route. Le Colonel FRESSON Commandant le 23ème Spahis a fourni une escorte blindée commandée par le Chef d’Escadron de COLSTOUN, avec consigne d’ouverture de feu sur l’ALN en cas de barrage routier. Les commandos Marine avaient dit à Meyer « on ne te laissera pas tomber », Effectivement tout le monde a été hébergé puis embarqué à Mers El Kebir, le 13 juillet. A l’arrivée à ORAN, les autorités militaires voulaient bien héberger les Spahis mais pas leurs femmes et enfants ; l’aide de l’amiral fut précieuse.



Sous- Lieutenant Alain Maillard de La MORANDAIS (Abbé)
Chef de la SAS de BOUALAM a rapatrié ses hommes et s’est occupé de les « recaser » en France, il a aidé MEYER à s’occuper des familles repliées.


Lieutenant Yves DURAND
Il a été Chef de la SAS de Thiers (vers Palestro) en 1959 et son épouse a créé un foyer féminin. Il crée ensuite les SAS de Maala El Isseri et Ouled Gassam. Au début de 1962, rassemble tous ses harkis et leurs familles et les évacue vers une ferme près d’Alger. Il a fait partir par bateau plus de 2500 personnes et il n’embarqua avec sa famille qu’après leur exfiltration. De 1962 à 1968, travaillant au sein du Ministère des Rapatriés, il reclasse « tout son monde » dans différents villages construits près d’Antibes, Cannes, Manosque et également dans le petit village d’Ongles dans les Alpes de Haute Provence, où sera créé un centre de formation pour les Harkis.


Lieutenant Nicolas D’ANDOQUE et François REVERCHON
Il sert d’abord au 16ème Dragons et en 1960 il fut le Chef d’une SAS très étendue, celle d’Ain Chedjra dans le Constantinois au Nord de l’Aurès. Il fut assisté par François Reverchon qui s’occupa du regroupement de Draa El Mekhazène, une opération test. De retour en France il sera le 1er président de l’association des anciens des SAS. N. d’Andoque organisa avec le lieutenant Pierre ANDRE le « rapatriement » des Harkis de Tizi N’Tela, Bou Nouh et Pirette. Puis en France, il participa avec d’autres Justes à la recherche de villages pour les accueillir et il aidera à leur insertion prenant leur défense notamment avec André Wormser qu’il a connu en Algérie. Cette période algérienne est relatée dans un excellent ouvrage qui illustre bien le travail des SAS : "Guerre et paix en Algérie. L'épopée silencieuse des SAS : 1955-1962".


Capitaine Léopold AYGUEPARSE,
Commandant la SAS de TOUDJA en petite Kabylie vers la Soummam. Mme Aygueparse l’aide beaucoup dans le soutien social des villageois. A partir du centre d’aide administrative de la Réunion il évacue 200 personnes Moghaznis, femmes et enfants en juin 1962. Lui aussi il a désobéi aux ordres officiels pour obéir à l’impulsion de son cœur, avec courage et humanisme et pour l’honneur des SAS.


Sous-Lieutenant Maurice de KERVONAËL
Au 28ème Dragons il avait 108 hommes sous ses ordres, dont 78 musulmans ; il en a rapatrié 30 avec leurs familles transportées par taxis d’Affreville vers Alger. Il a témoigné : « à ALGER. Les gendarmes ont été formidables et nous ont aidés à mettre tout le monde dans un bateau ». Sa sœur et son beau-frère, propriétaires d’un domaine dans le Minervois ont accueilli tous ces rescapés.


Lieutenant Jean Pierre SÉNAT
Officier SAS près d’Affreville il a aidé le Sous- Lieutenant Kervonaël à évacuer ses harkis jusqu’au port d’Alger. En France, devenu Capitaine, il œuvre pour recaser et loger les harkis en Auvergne (tout le monde ne pouvait être accueilli dans le domaine familial de la sœur de Kervonaël).


Lieutenant Philippe RIETZLER
Il a commandé de juillet 1959 à mars 1960 le commando régimentaire du 13eme Régiment de Dragons Parachutistes (avec 50% de Harkis) , basé en grande Kabylie à Azazga, dans une zone particulièrement dangereuse proche  des forêts de Yakouren et de l’Akfadou. Le lieutenant Rietzler, recommanda très fermement à « ses hommes », menacés de mort, de quitter à tout prix l’Algérie avec leurs familles. Ces derniers réussirent presque tous à embarquer à Alger et se retrouvèrent avec leurs familles au camp du Larzac et d’autres à Bourg Lastic. En métropole, avec son aide et celle de l’ancien Chef de corps de ce régiment parachutiste, le colonel Pottier et de Christian de Saint Silvy, ils furent accueillis dans le Tarn dans un centre ouvert à Lavaur par les soins de ces officiers

Lieutenant Armand BENESSIS de ROTROU
Ancien du Commando Georges (commando de chasse composé essentiellement d’anciens membres ALN ralliés à la France) dans l’Oranais, puis au 81ème RIA (Régiment d’Infanterie Alpine) à Djidjelli, avec l’aide du Capitaine Georges MARCE, a rapatrié 250 harkis et leurs familles par bateau et Ils se sont occupés de leur hébergement dans l’Est de la France. Hélas les Harkis du commando Georges ont pour beaucoup subi un sort atroce en 1962.


Colonel LALLEMAND
Commandant le 22éme R.I. à TENES, en juin 1962, a pris sous sa responsabilité de faire embarquer tous les Harkis (qui ne voulaient pas rester en Algérie, avec femmes et enfants, sur un navire affrété à ses frais. Un de ses fils, lieutenant, a menacé et fait mettre en joue avec les F.M. de sa Cie, les gendarmes mobiles qui ne voulaient pas que les harkis prennent le bateau.


Général CASENAVE
Commandant la 9ème D.I. en 1960, à Orléansville, a fait tout ce qu’il a pu pour évacuer ses commandos de chasse en liaison avec le Colonel Lallemand, par bateau à partir de TENES. « J’ai suivant les ordres que je recevais, multiplié les efforts pour engager les éléments musulmans à nos côtés et leur donner les garanties touchant la protection que leur assurerait, en toute hypothèse, La France. Le 3 juillet 1962, tout ce que j’avais ainsi dit s’est trouvé définitivement bafoué ou renié. Il m’en reste une blessure qui m’a enlevé le repos. »


MARINE NATIONALE

Vice-Amiral d’Escadre Jean BARTHÉLEMY
Commandant la base de MERS-EL-KEBIR, a mobilisé le Porte-avions Lafayette et les bâtiments de débarquement de chars ( BDC ) « Blavet, Argens, Trieux et Cheliff » pour évacuer tous les harkis qui le désiraient de la DBFM ( Demi Brigade de Fusiliers Marins ) avec femmes, enfant et bagages. Plus largement en tout près de 20000 personnes entre le 1er juin et le 31 juillet 1962, furent
évacuées, des civils européens et musulmans, grâce à la Marine Nationale Il a eu un entretien téléphonique orageux avec le Général KATZ Commandant la place d’Oran le 5 juillet 1962. Ce dernier laissant faire les massacres de Français par le FLN, il a envoyé des fusiliers-marins en camion à ORAN pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Tous les officiers DBFM ont contribué à la protection, le transfert vers la base aéronavale de MERS-EL-KEBIR, l’embarquement pour la France et l’installation sur place et en particulier à Largentière des harkis.

 

Officiers de la Marine Nationale :

- Capitaine de Vaisseau PONCHARDIER
- Capitaine de Vaisseau VIVIER/ Capitaine de Vaisseau FLICHY
- Capitaine de Frégate DE JOYBERT/ Capitaine de Vaisseau GUILLON
- Capitaine de Vaisseau MERLET/ Capitaine de Corvette FRAIN de la GAULAYRIE
- Capitaine de Vaisseau ROURE/ Capitaine de Vaisseau CAZALIS de FONDOUCE
- Capitaine de Corvette COULONDRES / Capitaine de Corvette SERVENT
- Capitaine de Vaisseau DELAYEN, Chef du Commando « Yatagan »
- Lieutenant de Vaisseau RUYNEAU de St GEORGES, Chef du Commando « Tempête »
- Capitaine de Frégate SANGUINETTI, Chef du Bataillon d’intervention.
- Capitaine de Corvette DEMAY/ Enseigne de Vaisseau Dominique ROSE (Source site DBFM)


Lieutenant-colonel Michel MANY

Commandant le 159ème Bataillon d’Infanterie Alpine (1959/62), issu du 159ème RIA de Briançon et créé spécialement pour la guerre d’Algérie. Composé de 10% d’européens et de 90% de musulmans, basé à Boghni en Grande Kabylie non loin de Tizi Ouzou. Après le 19 mars 62, il a rapatrié un certain nombre de ses supplétifs désirant partir en métropole.

 

 

CLARA LANZI et le Secours de France

Présidente fondatrice de SECOURS de France, le 15.08.1961. L’objectif initial de cette association : « secourir toutes les victimes de leur foi en la patrie et particulièrement les harkis rescapés des massacres, parqués au début dans des camps insalubres ». Clara Lanzi s’est occupée d’eux sans relâche avec l’aide et le soutien entre-autres du Bachaga Boualam, des maitres Tixier-Vignancourt et Isorni, Georges Bidault, Jacques Soustelle, le colonel Château-Jobert, Hélie Denoix de Saint Marc. Ce fut une femme d’honneur et cette association a continuellement aidé les Harkis et a contribué directement à faire connaitre la vérité sur la tragédie algérienne.

 

 

Capitaine CROGUENNEC
Commandant la 2ème Cie du 2ème Zouaves à ORAN. Le 5 juillet 1962, il porte secours et fait libérer 400 civils retenus au Commissariat Central par le FLN /ALN ou ses affidés. Il les accueille dans son cantonnement sis à l’école Jules Ferry, les sauvant d’une mort certaine. Comme lui 2 autres officiers, en plus du Lieutenant Rabah Kheliff, avec héroïsme considérèrent que leur honneur passait avant l’obéissance et ont eu le courage de se porter au secours de la population, livrée aux assassins en ce
5 juillet 1962 à Oran. Le bilan fut très lourd.

Sous-lieutenant DOLY-LINAUDIERE en 1962 12e compagnie du 43e R.I. Malgré les ordres reçus est intervenu pour sauver quelques européens, capturés par le FLN en centre-ville d’Oran.


Capitaine Bernard GILLIS
2001 livre collectif ( ASAF - pdt Général Gillis )
Le 5 juillet 1962, à la tête des blindés du 5e R.I. il est intervenu Boulevard Clemenceau, à Oran, pour sauver quelques dizaines d’européens qui allaient être enlevés et dirigés vers le « Petit lac » pour être assassinés. Saint cyrien, il fut général de division en 1987. Officier de la légion d’honneur. Il fut Président de l’ASAF (groupe d’associations pour le soutien à l’Armée française). Il décède en 2009.


Colonel Guy LE BORGNE
Saint cyrien de la promotion 1940, il rejoint la France libre et combat dans les SAS. Il sert en Indochine dans les parachutistes. Son honneur et celui de son régiment le 3eme RPIMA, fut à l’heure du départ de la base de Sidi- Ferruch, le 20 juillet 1962, de ramener en France tous les harkis de la 5ème Cie qui avaient fait le choix de venir en France métropolitaine, environ une centaine. Gouverneur militaire de Lyon il prend sa retraite en 1980 avec le grade de Général de corps d’armée. Il fut grand-croix de la légion d’honneur. il décède en 2007.


Capitaine Roger-Pierre MENARDAIS

Jusqu’en août 1961 son commando 292, relevait du 3 RIA (régiment d’infanterie alpine) puis le commando qu’il a ramené en métropole devait être rattaché au 93° régiment d’infanterie en zone Nord-Oranie. Ce commando a pu être ramené légalement, car en une nuit le capitaine a transformé illégalement les contrats de supplétifs en contrats d’engagés de l’armée régulière. Ces faux et nouveaux soldats réguliers furent ventilés dans d’autres régiments dès leur arrivée en France. Il a réussi à sauver quelques Harkis du commando Georges.


Sergent Alain SAICHE

Le 15 juin 62 de passage à Daouda en convoi, sa compagnie perçoit des voix plaintives, provenant d’une mechta au bord de la route, les paras investissent le bâtiment et trouvent deux civils européens pieds et poings liés, prisonniers du FLN et promis à une mort certaine, ils sont libérés sans coups de feu.

Capitaine LANGLOIS

Sur renseignements, sa compagnie portée reçoit pour mission de voler au secours de civils européens, enlevés et maintenus prisonniers dans une villa proche de Staoueli. Sous pression l’ALN libère les prisonniers...

 

M'hamed LARADJI

M’hamed LARADJI, né au début des années 1940 en Algérie (à proximité de Cherchell) s’installe à Amiens dans la Somme (80) lors de son arrivée en France, puis à Evreux où il s’enracine avec sa famille jusqu’à son décès survenu dans le milieu des années 1990.


Président de la CFMRAA (Confédération des Français Musulmans Rapatriés d’Algérie et leurs Amis), qu’il a créé en avril 1973 à Lille, il contribue de manière décisive à l’apparition sur la scène publique et médiatique de la question « Harki » en raison des nombreuses actions menées.


Pour attirer l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion sur la situation des Harkis et de leurs familles, il entreprend en août 1974 une première grève de la faim à Evreux suivie par une dizaine de Harkis ou d’enfants de Harkis à Roubaix, Longwy, Marseille ou Saint-Etienne. Un an plus tard démarre, toujours à Evreux, en septembre 1975, avant de s’installer avec plusieurs autres personnes devant l’église de la Madeleine à Paris, une seconde grève de la faim. La presse écrite et la télévision commencent alors à évoquer timidement la situation des Harkis…
 
Son action médiatique se poursuit par une nouvelle grève de la faim en mars 1975 à Evian. Il profite du treizième anniversaire des accords d’Evian pour y donner une conférence de presse. 
 

En mai 1975 il entreprend de visiter les camps de BIAS et de SAINT-MAURICE-L’ARDOISE. Sa visite coïncide avec le début de la révolte des enfants de Harkis enfermés dans ces camps. Ils prennent d’assaut les locaux administratifs de Bias et les occupent pendant près de deux semaines avant l’intervention des forces de l’ordre qui les font évacuer. Puis la révolte s’étend à Saint-Laurent-des-Arbres (au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise). Pendant près d’un mois le camp est occupé et organisé par des jeunes en armes.


Durant cet été 1975 les chaines de télévision braquent leurs caméras sur les camps et sur les Harkis qui font une entrée fracassante sur la scène médiatique et par la même occasion dans la plupart des foyers français.


Rappelons aussi qu’en juin 1975, un groupe d’enfants de Harkis prend en otage, pendant quelques heures, le colonel Deluc du Comité National pour les Français Musulmans dans les bureaux du Conseil d’Etat à Paris. En outre, pour protester contre « la situation faite aux anciens supplétifs de l’armée française » et pour réclamer « la suppression des camps… et l’intégration à part entière des français musulmans à la communauté nationale… », quatre enfants de Harkis, armés, prennent en otage le directeur du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise. Après des négociations avec le ministre de l’intérieur de l’époque, Michel Poniatowski, se termine ce premier acte de la révolte des enfants de Harkis dont les principales revendications portent sur la place des « Français Musulmans Rapatriés » dans la société française, les conditions de vie et la résorption des camps.


Après la révolte des camps, la lutte des enfants de Harkis porte sur la libre circulation entre la France et l’Algérie. Un enfant mineur de Harki en voyage estival, avec sa mère, est retenu par les autorités en Algérie pour défaut d’autorisation parentale. Des jeunes de Saint-Maurice-l’Ardoise prennent en otage quatre travailleurs algériens suivi par une autre prise d’otages de cinq algériens à Bourges, alors que l’agitation gagne aussi le camp de Bias. Après le retour de l’enfant les otages sont libérés, quelques temps plus tard. Pour les preneurs d’otages l’enfant retenu en Algérie l’a été parce qu’il était fils de Harki compte tenu de ce que les douaniers ont affirmé à la mère : « tu diras à ton Harki de mari de venir lui-même chercher son gosse… » ! D’ailleurs, d’autres enfants sont aussi retenus en Algérie !


 Puis, un dirigeant de l’Amicale des Algériens en Europe est enlevé et séquestré dans le camp de Bias pour réclamer la libre circulation avec l’Algérie. Le camp est en état de siège par les CRS. Après négociation avec le préfet, l’otage est libéré et les « révoltés » sortent sous l’œil des caméras de télévision.


C’est ainsi que se termine cette révolte des camps de l’été 1975 et la tournée des camps de M’hamed LARADJI qui a permis de briser la chape de silence entourant les Harkis et leurs familles depuis leur arrivée en France. L’attention des autorités et de l’opinion publique a été captée mais la situation économique et sociale n’évolue pas aussi vite qu’espéré. Cependant, cet été marque le début de la résorption des camps et des hameaux de forestage…


Quant à la question de la libre circulation, l’action de M’hamed Laradji ne s’arrête pas là. Peu de temps après, un commando avec plusieurs voitures est constitué à Amiens et prend la route, en passant par Rouen et Orléans, en direction de Perpignan pour occuper le consulat d’Algérie. A l’entrée de la ville le commando est cueilli par les forces de l’ordre qui ont suivi son cheminement de bout en bout car renseignées par un informateur membre du commando (un certain G.K.) aussitôt exfiltré d’Amiens pour la région parisienne !


M’hamed Laradji et ses compagnons sont arrêtés et libérés après de nombreuses manifestations de Harkis dans toute la France dont la plus importante à Evreux, son lieu de résidence, où le préfet a reçu une délégation qui a exigé la libération des membres du commando. Lors de cette manifestation de nombreux Harkis ou enfants de Harkis ont brulé ou remis symboliquement leur carte d’identité au préfet de l’Eure.


En 1977, M’hamed Laradji fait partie de la première délégation de responsables associatifs reçue par un Président de la République à l’Elysée (Valery Giscard d’Estaing) et provoque une importante polémique lors de l’émission « les Dossiers de l’écran », consacrée aux Harkis, lorsqu'il affirma, contrairement à tous les autres présidents d’association présents sur le plateau, en réponse à une question du journaliste-animateur que "si c’était à refaire il ne le referait certainement pas compte tenu du traitement subi par les Harkis en France".


Son activisme décline peu à peu pour resurgir de temps à autre à l’occasion de certains évènements. Ainsi, début des années 1980 en visite à Avignon, les autorités tentent de l’impliquer dans une affaire de règlement de compte entre truands. Puis, avec l’arrivée des socialistes au pouvoir des tentatives de le réduire au silence ont été exercées à son encontre. Il a été notamment nommé dans les structures (BIAC) créées à l’époque pour la gestion des Harkis mais sans succès.


Il a aussi, toujours début des années 1980, tenté une approche directe avec l'Algérie pour régler la question de la libre circulation mais en vain… L’un de ses contacts, pour cette opération, était le responsable de l’agence Air Algérie à Marseille.


M’hamed Laradji termine sa vie de militant, entièrement consacrée aux Harkis et à leurs familles, emporté par la maladie alors qu’il n’a pas atteint 60 ans.

 

 

 

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