19/12/2020
Titre cruel mais constat hélas bien réel. Une fatalité ? Non, à chacun de prendre ses responsabilités.
L’art de perdre.
En 2017, une petite fille d’ancien harki remporte le prix Goncourt des lycéens. A travers l’histoire romancée de son grand père harki, Alice Zéniter invite à découvrir une histoire encore mal connue.
Aux membres de cette communauté de destin, ce roman n’apprendra rien. Mais le titre devrait les faire réfléchir : L’art de perdre. Un titre terrible par sa cruelle vérité.
Les harkis et l’armée française ont perdu la guerre qu’ils avaient gagnée sur le terrain. Des dizaines de milliers de supplétifs ont perdu la vie suite à leur abandon après le 19 mars 1962. Les rescapés ont perdu leur terre natale, où certains n’ont jamais pu retourner. Ici, beaucoup ont perdu leur identité dans une France qui les a mis à l’écart.
Leurs enfants semblent être aussi champions dans l’art de perdre. Incapables de se rassembler, refusant de comprendre que l’union fait la force, ils ont perdu tant d’années à multiplier les associations et à entretenir des querelles d’égos qui seraient risibles si elles n’étaient pas nuisibles.
L’art de perdre, c’est l’art de se diviser, de se critiquer, de se jalouser. L’art de gagner, c’est la volonté de s’unir, de jouer collectif, de s’entraider pour rappeler à l’Etat ses devoirs à l’égard de ceux qui ont accompli le leur au péril de leur vie.
AJIR : Association Justice Information Réparation, pour les Harkis. Contact : ajirfrancecontact@gmail.com Association loi 1901 - tout don à l'association est éligible aux réductions d'impôts