Association Justice Information Réparation pour les Harkis

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La réécriture de l’histoire.

02/01/2021

La réécriture de l’histoire.

Cela est d’autant plus vrai dans les états peu démocratiques où les chercheurs, journalistes, enseignants ne peuvent accéder à certaines archives ni s’exprimer librement. L’Algérie n’échappe pas à cette règle. Depuis son indépendance elle n’a de cesse de revisiter l’histoire de la période coloniale et de livrer une vision partielle et très partiale de la guerre d’Algérie. Les manuels scolaires d’histoire illustrent parfaitement la réécriture étatique de l’Histoire à des fins politiques comme l’a confirmé récemment une jeune historienne.  ( cf ci-dessous un extrait de la revue  L’Histoire ,sept 2010)

 

Édités en Algérie par le ministère de l’Éducation nationale, les manuels scolaires reflètent l’antagonisme qui demeure avec la France.


Il n’existe en Algérie qu’une version de manuel par niveau de classe, rédigé en langue arabe, distribué exclusivement dans les établissements scolaires et édité par les organes du ministère de l’Éducation nationale.


L’idée directrice de ces manuels depuis 1962 est celle d’un peuple algérien uni et résistant face aux différentes conquêtes coloniales, jusqu’à l’ultime guerre de libération déclenchée le 1er novembre 1954. Cette lutte incessante est, jusque dans les années 1990, présentée sans leaders ou héros particuliers, au nom du slogan, répété dans les manuels : « Un seul héros, le peuple. »  Les noms des meneurs, encore vivants, de la guerre de libération, gênants ou dangereux pour le pouvoir en place, sont occultés. Jusqu’au début des années 1990 où, suite aux tentatives de multipartisme, les manuels réhabilitent les grandes figures de la lutte anticoloniale, et l’idée même qu’il y eut d’autres voix que celle du FLN-ALN. 


La colonisation est présentée comme l’œuvre d’aventuriers européens à la recherche de terres. Il s’agissait d’« accaparer les richesses de l’Algérie, y exploiter les productions et mettre un terme à la crise de la dette, contractée par la France, tout en se créant un marché pour y écouler les produits de la nouvelle industrie » (2e année secondaire, 2006-2007). Sont particulièrement visés les prêtres évangélistes (les Pères Blancs) et l’armée française, sanguinaire et brutale. « Le colonialisme français a commis des crimes multiples et utilisé routes les formes de déplacement, de siège, de torture, d’humiliation et d’assassinat dans son désir de mettre un terme à la Révolution. Il n’a pas fait de différences entre femmes, enfants et vieillards, ni entre ruraux et villageois dans ses actions sauvages » (Mon livre d’histoire, année fondamentale, 1993-1994).


La doctrine officielle est que la « guerre de libération nationale » a fait un million et demi de victimes algériennes (il y en eut sans doute 300 000 en réalité). La France s’est, selon certains manuels, rendue coupable d’un « génocide culturel ».


Lydie Aït Saadi-Boura a soutenu une thèse à l’Inalco sur les manuels d’histoire en Algérie, sous la direction de Benjamin Stora

Réflexion sur un article à propos de la mission Stora.

02/01/2021

Réflexion sur un article à propos de la mission Stora.

Titrer « Mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie : Les Harkis n’en veulent pas » est abusif à double titre. D’une part parce que les propos d’une personne ou d’une association locale n’engagent qu’elle et ne peuvent prétendre refléter ce que pense la majorité des anciens harkis et leurs descendants, d’autant que cette communauté de destin est extrêmement hétérogène. D’autre part, il ne s’agit pas de vouloir ou non une mémoire mais de s’inquiéter de l’enjeu réel de cette mission.  En vérité, la lettre de mission du Président de la République à Benjamin Stora ne lui demande pas d’écrire une histoire officielle de la colonisation et de la guerre d’Algérie (Le Président Macron et B Stora sont trop intelligents pour faire ou accepter ce genre de demande).


L’objectif de la mission est « un travail de vérité pour une meilleure compréhension de notre passé et de ses blessures » partant d’une « volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algériens » (…) car «celles et ceux qui feront l’avenir de l’Algérie et de la France n’ont aucune responsabilité dans les affrontements d’hier. Le devoir de notre génération est de faire en sorte qu’ils n’en portent pas les stigmates pour écrire à leur tour leur histoire » Le Président invite dans cette lettre de mission , B Stora à formuler « très librement des recommandations sur les gestes à effectuer et les actions à engager dans les mois et années à venir, dans notre pays comme dans ses liens avec l’Algérie, afin d’avancer dans ce travail de mémoire si difficile et pourtant si nécessaire à notre avenir ».


Il ne s’agit donc pas d’une commande d’histoire officielle comme le sous-entend l’article de Présent. 
Bien sûr, compte tenu de l’engagement politique de Benjamin Stora, nombre de Français, et pas seulement des Harkis,  s’inquiètent et appellent à la vigilance. AJIR avait fait part dès 2019 de son souhait d’une commission pluridisciplinaire et internationale mieux à même de garantir la pluralité des points de vue et d’embrasser toute l’étendue des coopérations potentielles avec l’Algérie. Nous jugerons sur pièce à la lecture du rapport et surtout sur ce qu’en retiendra le Président. Dans un article publié par le journal La Croix, Mohand Hamoumou, alerte le Président sur les risques d’une volonté unilatérale de réconciliation.

 

(Article à lire dans la rubrique Histoire)

Portrait d’Abdelmajid Chikhi dans Jeune Afrique.

02/01/2021

Portrait d’Abdelmajid Chikhi dans Jeune Afrique.

Le 21 juillet 2020, La revue Jeune Afrique publiait un article intéressant d'un conseiller auprès de la présidence algérienne, qui a été chargé, à l’instar de Benjamin Stora en France, d’une mission sur l’histoire de la période coloniale.  Adelmajid Chikhi est depuis longtemps Directeur des archives algériennes. 


Cet historien est connu pour être un des gardiens du temple de l’histoire écrite par le FLN. Depuis toujours il demande à la France de « rendre » à l’Algérie toutes les archives de 1830 à 1962. Comme si entre 1830 et 1962, le territoire de l’Algérie d’aujourd’hui n’avait jamais été français. On se demande d’ailleurs si Monsieur Chikhi réclame aussi à la Turquie les archives d’avant 1830. Que l’Algérie dsouhaite une copie de certaines archives administratives, cela s’entend. Mais exiger la totalité des archives jusqu’en 1962 est exagéré d’autant que certaines ne sont même pas encore consultables.


Le portrait publié par Jeune Afrique est instructif et inquiétant. M Chikhi n’est pas de ceux qui souhaitent privilégier l’avenir en recherchant les voies de la réconciliation. Il apparaît davantage dans l’état d’esprit de ressentiment contre la France, plus prompt à exiger des excuses de la France qu’à aider l’Algérie, par la vérité historique, à assumer sa part d’ombre.

 

Article à lire dans notre rubrique  POLITIQUE

La représentation des Harkis : s’unir ou disparaître.

02/01/2021

La  représentation des Harkis : s’unir ou disparaître.

Pour 40 millions d’électeurs français et il y a une dizaine de partis politiques.

 
Plus de 23 millions de salariés sont représentés par une demi-douzaine de syndicats.


Pour les anciens Harkis et leurs familles,  soit environ 600 000 personnes, on recense … plusieurs centaines d’associations!  Cherchez l’erreur !


Cet émiettement dû à des rivalités stériles entre nombre de présidents auto proclamés, et habilement entretenu par tous les gouvernements, conduit à un triste constat : pas de représentation nationale écoutée, des mesures loin des attentes, des anciens qui peu à peu disparaissent sans avoir connu une digne reconnaissance, des enfants absents des grandes instances de la République.


Pour espérer être écoutés et entendus, l’union, l’organisation, le sérieux  sont indispensables.


C’est la raison d’être d’AJIR pour les Harkis. Ce grand réseau national (déjà présent dans 35 départements), propose aux associations de travailler ensemble dans l’intérêt général. Chaque association garde son nom et son identité. Le « Conseil national » d’AJIR pour les Harkis comporte des représentant-e-s de chaque région.


AJIR pour les Harkis ne prétend pas vouloir représenter tous les Harkis pas plus qu’un syndicat ne prétend représenter tous les salariés, ni un parti politique tous les électeurs. Mais il serait temps que cette communauté de destin se regroupe  dans 3 ou 4 structures nationales crédibles au lieu de 300 associations locales inaudibles.

Communiqué de l'association

02/01/2021

Communiqué de l'association

Le Directeur des archives nationales algériennes vient de déclarer lors d’une interview à la revue de l’armée El-Djeich que selon les autorités algériennes « certains dossiers sont hors de discussion tel que le sujet des Harki ».


La mission confiée par le Président de la République, Emmanuel Macron, à l’historien Benjamin Stora d’établir un rapport en vue d’apaiser les relations franco algériennes avec son homologue algérien Abdelmajid Chikhi, ne peut aboutir sereinement avec des oukases de l’une des parties !


Mr Chikhi, gardien du temple de l’histoire officielle algérienne, n’est pas en droit d’imposer  des préalables à des discussions. L’histoire ne s’écrit pas à la convenance des uns ou des autres, mais à partir de faits, de tous les faits. Le non-respect des accords d’Evian et ses suites tragiques, dont le massacre de dizaines voire une centaine de milliers de personnes liées à la France, sont des faits que personne ne peut nier. Oser dire  que « les Harkis ont quitté l’Algérie de leur plein gré » lorsqu’on sait que des dizaines de milliers d’entre eux ont été emprisonnés, torturés ou massacrés après le cessez le feu est une insulte à la vérité. 


Les Harkis et leurs familles s’indignent du silence assourdissant tant de la Présidence française que de son chargé de mission face à des déclarations algériennes qui vont à l’encontre d’une volonté de vérité et de réconciliation.


Les harkis, leurs familles et leurs amis seront vigilants à ne pas être une nouvelle fois les victimes de tractations franco-algériennes basées sur le mensonge.


Près de 60 ans après la fin de la guerre, il serait  temps que l’Algérie porte un regard critique sur tous les aspects de son histoire y compris le massacre de messalistes, de Harkis et de Pieds Noirs. Les vérités que l’on tait deviennent vénéneuses disait Nietzsche. Souhaitons qu’elles n’empoisonnent plus l’avenir.

AJIR : Association Justice Information Réparation, pour les Harkis. Contact : ajirfrancecontact@gmail.com  Association loi 1901 - tout don  à l'association est éligible aux réductions d'impôts