Association Justice Information Réparation pour les Harkis

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Agir...maintenant !

16/10/2021

                                             Agir...maintenant !

On peut adhérer à AJIR simplement parce qu’on pense que cette cause est juste. Parce qu’on pense que notre pays devait demander pardon pour l’ignoble abandon de ceux qui l’ont servi au péril de leur vie. Parce qu’on sait que les familles de Harkis qui ont pu fuir les massacres d’après les accords de cessez-le-feu non respectés, ont été cachés de manière honteuse dans des camps, hameaux sans hygiène ni liberté et des cités urbaines à la périphérie des villes ou villages.

 

Adhérer pour ce combat, ce n’est pas vouloir culpabiliser la France mais simplement lui demander de reconnaître des faits, assumer l’histoire, essayer de réparer, pour en finir avec le non-dit et le déni d’une triste réalité.

 

Le 20 septembre, à l’Elysée, le Président de la République Emmanuel Macron, a solennellement demandé pardon aux Harkis abandonnés et s’est engagé à faire voter avant la fin de l’année une loi de reconnaissance et de réparation. Chacun sait qu’AJIR a joué un rôle important, sans doute décisif, dans cette décision qui répond au combat de toutes celles et tous  ceux qui depuis les années 70 ont adhéré à une association pour soutenir cette demande de justice.

 

Une association avec de nombreux adhérents et avec des représentants compétents et crédibles, c’est un interlocuteur pour le Gouvernement.

 

Aujourd’hui le combat n’est pas fini. Au contraire nous sommes à un moment où il faut pouvoir peser, être écoutés pour que la loi ne soit pas loin de la volonté du Président et loin des attentes des familles d’anciens Harkis et des citoyens soucieux de justice.

 

Alors adhérez et faites adhérer, c’est important. Maintenant. Le temps presse. Demain il sera trop tard.

 

Il ne faut plus rêver d’union, il ne faut plus parler d’union. Il faut la faire. Maintenant. En rejoignant une association présente déjà dans 42 départements et forte déjà de plus d’un millier d’adhérents (dont un quart à titre individuel).

 

Si vous êtes Président-e d’une association, gardez votre nom et votre autonomie locale mais comme déjà plus de 30 associations, rejoignez une fédération réellement nationale et efficace.

 

S’il n’y a pas de délégation dans votre département, devenez le délégué d’AJIR.

 

Pour que partout nous puissions parler d’une même voix et être entendus avant que la loi ne soit votée.

Loi de reconnaissance et de réparation : c'est parti !

15/10/2021

Loi de reconnaissance et de réparation : c'est parti !

Entre février et avril 2021, les délégations régionales d’AJIR ont envoyé aux députés et sénateurs un courrier leur demandant de faire une proposition de loi de reconnaissance et de réparation pour les Harkis. Etaient joints d’une part un exposé des motifs, expliquant les besoin de reconnaître la responsabilité de la République française dans l’abandon des Harkis et l’accueil indigne des « rapatriés-réfugiés » et d’autre part un exemple de proposition de loi (Lire ici l'article pour une loi de reconnaissance, de réparation et de réconciliation).

 

Parallèlement, des rencontres en visio ont été organisées avec de nombreux présidents de groupes parlementaires qui se sont tous déclarés favorables à l’idée, tout en soulignant la difficulté de trouver une niche parlementaire d’ici la fin de la législature.

 

AJIR a aussi exploré l’autre voie et a demandé en février un rendez-vous au Président de la République. Reçu le 10 mai, avec 3 autres personnes, le Président d’AJIR a remis une note argumentée sur la nécessité d’une loi (lire ici A la veille du 25 septembre, retour sur la réunion du 10 mai..  ).

 

Le 20 septembre, à l’Elysée, le Président de la République s’est engagé publiquement à ce que son Gouvernement porte un projet de loi de reconnaissance et de réparation avant la fin de cette année (lire ici Enfin...  et là Discours du Président de la République à l'occasion de la réception consacrée à la mémoire des Harkis).

 

L’avantage du projet de loi par rapport à une proposition de loi est que le Gouvernement a plus de facilités pour imposer l’examen de son texte. Le Gouvernement a plus de créneaux dans le calendrier de l’Assemblée nationale que les partis d’opposition.

 

Après la décision de l’exécutif (Président de la République et Gouvernement) de présenter un projet de loi, jusqu’à son vote et sa publication au Journal officiel, il y a une douzaine d’étapes qui prennent en général entre 2 et 6 mois. La marche classique est présentée dans la rubrique politique (lire ici Faire voter une loi : les étapes obligées).

 

Dans le cas présent, la loi devrait être présentée au Conseil des Ministres du 20 ou du 27 octobre et pourrait être votée avant Noël (voir le détail de la démarche et calendrier à la rubrique politique).

 

Il est donc important de pouvoir réagir vite, de manière forte et unitaire, auprès des députés et sénateurs pour attirer leur attention sur les améliorations à apporter par voie d’amendements.

 

A cet effet, dès que nous connaîtrons le texte de la loi qui sera présenté par Madame Darrieussecq, AJIR proposera très rapidement à ses adhérents (fin octobre et début novembre) 2 ou 3 réunions régionales avec des parlementaires et des juristes pour analyser le texte et soumettre des amendements.

Tensions France/Algérie : Tebboune ose tout !

12/10/2021

                Tensions France/Algérie : Tebboune ose tout !

Il était prévisible que le Président Tebboune réagisse pour montrer aux Algériens qu’il ne se laisse pas faire, même si chacun au fond sait bien que ce qui gêne les Algériens ce ne sont pas les vérités énoncées par le Président Macron mais la réduction du nombre de visas délivrés chaque année aux ressortissants algériens… Pourtant, comme le rappelle fort justement le président algérien « la réduction des visas est une question qui relève de la souveraineté de tous les Etats… ». Le plus surprenant est qu’il ajoute dans sa déclaration « y compris pour l’Algérie à condition qu’elle [la France] respecte les accords d’Evian… ».

 

C’est justement là que le bât blesse car les accords d’Evian, signés le 18 mars 1962 prévoyaient la liberté de circulation, effectivement pour les Algériens, mais aussi pour les Français souhaitant se rendre en Algérie.

 

Faut-il rappeler au président Tebboune que lui-même et son pays ne respectent pas les accords d’Evian et ce depuis leur signature  en 1962?

 

Faut-il lui rappeler que dès le cessez-le-feu du 19 mars 1962 ces accords ont été bafoués en ce qui concerne la sécurité des personnes, notamment des anciens Harkis et leurs familles ?

 

Faut-il lui rappeler que les tortures, les supplices et  les massacre de dizaines de milliers de civils après le cessez le feu, n’épargnant ni femmes ni enfants, ont été perpétrés au vu et au su des gouvernants algériens au mépris des accords d’Evian censés garantir la sécurité des biens et des personnes ?

 

Enfin faut-il lui rappeler qu’aujourd’hui encore des citoyens français, anciens Harkis, sont interdits de séjour en Algérie en contradiction flagrante avec les accords d’Evian ? Pour refuser le passage aux Harkis, l’Algérie se prévaut de sa souveraineté. Mais que dirait-elle si la France, usant du même argument de souveraineté, refusait l’accès en France aux Algériens anciens du FLN ?

 

Ne craignant pas l’incohérence, le Président Tebboune ajoute : « ne nous mélangez pas avec d’autres pays (…). L’Algérie est un pays spécial… il y a des accords qui nous lient » à la France. Effectivement l’Algérie est un pays « spécial » qui demande l’application d’accords qu’il fût le premier à refuser d’appliquer et avec des conséquences autrement plus dramatiques que la réduction de visas.

 

 A moins que Monsieur Tebboune ne sache pas ce qui s’est passé en Algérie après les accords d’Evian ? A sa décharge, il vrai que les livres d’histoire en Algérie ne parlent pas des massacres de messalistes, de harkis ou de Pieds noirs.

 

Ce qui nous ramène au point de départ de cette petite brouille passagère.

Tensions entre l'Algérie et la France : le dessous des cartes

08/10/2021

Tensions entre l'Algérie et la France : le dessous des cartes

 Le Président français a répondu sans langue de bois. Il a souligné ce que tous les connaisseurs de l’Algérie savent, pointant « une histoire officielle totalement réécrite » par Alger qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».

 

Les dirigeants algériens s’en sont aussitôt offusqués, rappelant leur Ambassadeur à Paris et allant même jusqu’à interdire le survol de leur territoire par les avions militaires qui approvisionnent au Mali les soldats de l’opération Barkhane.

 

En réalité le Président Macron n’a fait que dire des évidences connues de tous mais qu’une frange du pouvoir algérien continue de refuser car l’instrumentalisation de l’histoire depuis 60 ans leur est indispensable pour détourner l’attention du peuple algérien de la gestion déplorable du pays, bien loin des idéaux de la révolution. Une caste s’est en effet accaparée pouvoir et richesse, avec une corruption répandue et la liberté d’expression muselée.

 

En fait, les Algériens savent que les propos du Président français sont vrais. Ils sont davantage gênés par la réduction du nombre de visas. A ce sujet, le gouvernement algérien devrait être interpellé par le fait que la majorité de sa population rêve de quitter son pays pour aller vivre chez l’ex colonisateur !  Une certaine logique voudrait d’ailleurs que les visas soient accordés en priorité aux enfants d’anciens harkis restés en Algérie et victimes de discriminations.

 

Quant au refus du survol de son espace aérien par les avions militaires français, la raison en est d’abord la tension sur le rôle de l’armée algérienne dans la stabilité de cette région subsaharienne. La France souhaite  réduire ses effectifs et être remplacée par l’armée algérienne qui se refuse à le faire craignant d’apparaître comme alliée de l’ex puissance colonisatrice dans un pays africain.

 

Des tensions entre l’Algérie et la France il y en a régulièrement depuis un demi-siècle.  En 1976 déjà,  un enfant d’ancien harki parti en Algérie avec sa mère avait été interdit de retour. En réaction, des membres d’une association d’anciens Harkis avaient  alors pris des immigrés algériens en otage pour exiger le retour  de l’enfant. 

 

Le 16 juin 2000, le Président Bouteflika, en visite officielle à Paris insulte les Harkis et donc la France lors d’une interview sur une chaîne de télévision publique. Un an plus tard, le 25 septembre 2001, le Président Chirac rend hommage aux Harkis et parle  de la « barbarie » des massacres en Algérie après l’indépendance.

 

En 2005, un article de  loi  évoquant « l’œuvre positive de  la France en Algérie » suscite des remous et conduira à annuler un traité d’amitié annoncé.

 

En janvier 2020, le  rapport Stora  demandé par le Président Macron pour réconcilier toutes les mémoires de la guerre d’Algérie enflamme les passions au lieu de les apaiser. En France comme en Algérie, il est violemment rejeté.

 

En mai 2020, l’ambassadeur algérien à Paris est rappelé après la diffusion d’un documentaire par deux chaînes publiques françaises sur les manifestations pro-démocratie (Hirak) en Algérie.

 

Ce rapide rappel montre que la tension algéro-française de cette semaine n’est pas la première et probablement pas la dernière en raison d’une relation ambivalente entre l’Algérie et la France, née de la colonisation et de la guerre d’indépendance.

 

Le Président Macron a fait beaucoup de gestes prouvant sa volonté d’assumer toutes les pages de notre histoire afin de ne pas laisser les non-dits ou mensonges sur le passé empoisonner le présent et l’avenir : déclaration sur la colonisation « crime contre l’humanité », restitution de cranes d’Indigènes tués lors de la conquête, reconnaissance de l’assassinat d’Ali Boumendjel, commande du rapport Stora, etc.   Le Président recherche l’apaisement par la vérité historique car les deux pays ont, tous les deux,  un intérêt à avoir des coopérations fortes sur les plans économiques et stratégiques, notamment dans la lutte anti- terroriste.

 

Pour l’instant, des gouvernants algériens issus du FLN  ne sont pas encore prêts à porter un regard lucide et critique sur l’histoire de la guerre d’Algérie, car sa réécriture sert à légitimer leur pouvoir. Mais avec le temps et leur disparition, les nouvelles générations, plus libres vis-à-vis du passé, privilégieront l’avenir et accepteront une histoire factuelle avec ses pages glorieuses et ses pages sombres. Comme l’a écrit Zola, « quand la vérité est en marche, rien ne l’arrête ».

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