16/02/2021
L’association nationale AJIR pour les Harkis, qui compte des délégations dans plus de 30 départements, se rendra à EVIAN le 18 mars 2021, avec ses délégués régionaux et porte-drapeaux, pour se recueillir à l’emplacement de l’Hôtel du Parc où furent signés les « Accords d’Evian » en 1962.
Ce jour-là, le Président d’AJIR pour les Harkis déposera une gerbe afin d’honorer la mémoire de toutes les victimes, civiles et militaires, d’après le 18 mars 1962 et rappeler une facette dramatique de ces accords : le non-respect par le FLN du cessez-le-feu et des clauses de garantie de la sécurité des personnes.
Si la proclamation du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, fut un jour heureux pour tous les appelés et leurs familles, ce fut par contre le début du cauchemar pour les Pieds Noirs, les Harkis et leurs familles qui connurent l’horreur des exactions et des massacres.
Par ce geste symbolique, AJIR pour les Harkis poursuit son action d’information sur la vérité historique.
16/02/2021
L’objectif d’AJIR pour les Harkis est clair et partagé par le tissu associatif : obtenir une loi de reconnaissance et de réparation pour les familles de Harkis et poursuivre un travail de mémoire qui doit révéler la guerre d’Algérie dans toute sa complexité.
Les voix de toutes les associations convergent lorsqu’il est demandé aux pouvoirs publics de reconnaître les responsabilités des uns et des autres dans la trahison, l’abandon, les massacres de harkis, l’accueil indigne et la relégation des rescapés dans « les camps de la honte ».
Aujourd’hui nous sommes au regret de dénoncer les mensonges et injures de certaines personnes qui ne visent qu’à salir. Ce comportement ne peut que desservir le juste combat pour les Harkis et leurs familles. Ces calomnies et ces attaques sur les réseaux, générées par les jalousies et querelles de pouvoir, ne peuvent que décrédibiliser notre communauté de destin et entraver ses projets.
Il est du devoir des Présidentes et Présidents d’association, de tous les responsables de site ou groupe de discussion sur Facebook de veiller à la dignité des débats en refusant les propos non fondés et malveillants. Enfreindre ces règles, encourager ou simplement tolérer ces pratiques détestables, c’est créer un préjudice à autrui et à notre cause commune.
Il est de la responsabilité de tous de faire cesser ces attaques permanentes et néfastes qui empêchent un débat respectueux ou des critiques constructives.
Seule la concertation paisible peut apporter la crédibilité et la convergence, indispensables pour le vote d'une loi de reconnaissance et de réparation voulue par tous. Il est temps de ne plus se tromper d’adversaire.
Notre tâche, à toutes et à tous, est difficile mais notre détermination demeure entière.
Nous restons résolument mobilisés et nous invitons à agir ensemble, dignement et solidairement, au service de toutes les familles d’anciens Harkis.
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Mohand HAMOUMOU, ancien maire de Volvic, Président national d’AJIR
Abdelkader HAROUNE, membre du CPV, Président des « chemins de la réussite », Vice-Président d’AJIR
Yamina CHALABI, co-présidente de l’Aracan, Vice-Présidente d’AJIR
Alain FERKI, Président des Porte-drapeaux du 64. Président national du Comité du 12 mai. Vice-Président d’AJIR
Karim DERDAB, porte drapeau des anciens combattants français musulmans de la Moselle. Vice-Président d’AJIR
Mohamed HADDOUCHE, Président d’AJIR Normandie, Président de Fonds pour la Mémoire des Harkis
Ali AMRANE, Adjoint au maire de Grasse, Président du Collectif des associations de Harkis des Alpes-Maritimes
Ahmed MEHRAZ, Président de l’Union départementale (Moselle) des Harkis rapatriés
Ali LADAOUI, Président de l’association ARACAN du Gard
Kader HAMOUMOU, Président de l’Association reconnaissance, histoire, mémoire et réparation pour les Harkis,
Mohamed RABEHI, Vice-Président du FMH
Djilali SALAHOUI, Président d’Association Francs-Comtois rapatriés toutes générations
Khaled KLECH, Président de l’association des amis d’Abdelkrim Klech
Hamid KHEMACHE, Président de l’association des Harkis de Dordogne
Taiffour MOHAMED, Président d’AJIR Auvergne
Farid MOUSSAOUI, Président de Mémoire des Harkis de l'Eure
Jean Pierre BEHAR, Président de "Association des Anciens Combattants Harkis de Mouans-Sartoux.
Amar TALATA, Président de l’Association ADER Dreux
Belkacem GUEROUI, Président de Mémoire de l'Armée d'Afrique,
Tayeb KACEM, Président de l’association des Harkis de Maine et Loire
Achour BALI, Mémoire d’hier et d’aujourd’hui pour demain
Georges MESSAOUD, Président de l’association des Harkis de Carros
Général François MEYER, Président d’Honneur d’AJIR, Grand-Croix de la Légion d’Honneur
Khaled BENFERHAT, ancien maire, conseiller départemental (Alpes de Hautes Provence)
Affif DJELTI, Champion de boxe (de France, d’Europe et du Monde)
Claire HOUD, Entrepreneure, ancienne Présidente du FMH
Mohamed BAZIZ, Agrégé, Inspecteur Général (Education Nationale)
Jacques ALIM, Consultant, Adjoint au maire de Dreux,
Fatima DJEMAÏ, ancienne adjointe du maire de Châlons-en-Champagne
Jeannette DRISS, ancienne Adjointe au maire (Carcassonne)
Zohra BENGUERRA, Déléguée régionale AJIR Occitanie
28/01/2021
Les rapports sont souvent des ballons d’essai. Ils permettent par les réactions suscitées de mesurer l’acceptabilité de futures mesures sur des sujets délicats. Avec en plus, l’avantage d’être dit par quelqu’un d’extérieur. Le rapport Stora n’échappe pas à la règle.
Le Président de la République attendait de ce rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, une aide pour panser les blessures mémorielles de composantes de la Nation (Pieds Noirs, Harkis, Immigrés, anciens appelés,…) et, en même temps, apaiser les relations avec l’Algérie dont les dirigeants font de l’histoire de la colonisation une arme politique.
L’Algérie est un partenaire économique et géopolitique important de la France. D’où la nécessité pour renforcer les coopérations d’en finir avec les demandes algériennes lancinantes d’excuses et repentance pour la période coloniale. Sur ce point, le Président fait passer un message clair : il n’y aura ni excuses ni repentance ; ce dont on se félicite car elles ne servent à rien sauf à alimenter du ressentiment et de la surenchère, l’Algérie n’étant pas en reste question violences et barbarie avec par exemple les massacres de Harkis après la guerre.
Second message clair : la France ne donnera pas l’intégralité des archives de la période coloniale de ses 3 départements français. Qu’elles puissent en revanche être consultées facilement par les chercheurs algériens et français est légitime. Et comme il faut bien lâcher quelque chose, il y a une ouverture sur les essais nucléaires au Sahara, qui se sont poursuivis pendant et après la guerre d’Algérie grâce à des accords secrets entre De Gaulle et le FLN. Cela finira vraisemblablement par des demandes d’indemnisation.
Côté apaisement en France des différents groupes aux mémoires blessées, le rapport est décevant. Pieds Noirs et Harkis ne tarderont pas à le faire savoir. Non pour ressasser un passé ou pour s’enfermer dans des postures d’opposition politicienne mais simplement parce que le sujet est évacué comme si Benjamin Stora ne voulait pas gêner le pouvoir algérien ou ne parvenait pas à dépasser certains préjugés. Car ce n’est pas par méconnaissance tant est connue l’érudition de Benjamin Stora sur la guerre d’Algérie.
La question des Harkis est réduite à une recommandation ridicule de demande polie d’accès au territoire algérien. Or ce point, brûlant il y a encore 15 ou 20 ans, n’a plus la même acuité. La plupart des anciens harkis sont hélas décédés. Les enfants eux n’ont jamais eu de problème pour partir en vacances en Algérie voir de la famille. Naturellement, les harkis, à fortiori leurs enfants, sont pour la réconciliation entre la France, leur seule patrie et l’Algérie la terre de leurs racines.
Le rapport passe sous silence le fait que si le dossier Harki n’est toujours pas réglé c’est qu’aucun gouvernement n’a reconnu officiellement l’abandon délibéré des supplétifs et leurs familles après les accords d’Evian du 19 mars 1962 censés garantir la sécurité de toutes les personnes. Est-ce pour ne pas rappeler que l’Algérie n’a pas respecté ses premiers accords internationaux ? Car l’encre était à peine sèche que déjà coulait le sang de harkis désarmés. Les massacres, avec d’horribles supplices, de plusieurs dizaines de milliers d’anciens harkis, notables, élus qui avaient servi la France sont évoqués dans le rapport par ce simple euphémisme : « des représailles cruelles ». De même Benjamin Stora n’a pas repris la revendication majeure des associations nationales de harkis : une loi reconnaissant l’abandon après le 19 mars 62 et ses conséquences dramatiques.
Son rapport recommande d’accueillir au Panthéon Gisèle Halimi, avocate ayant défendu, comme Vergès, les nationalistes algériens mais aucune proposition de personnalité Pieds Noirs, ou militaire ou « harki » comme le Bachagha Boualem, Vice-Président de l’Assemblée nationale dont plusieurs de ses fils sont morts pour la France ou le capitaine Rabah Khellif qui eut le courage de désobéir pour sauver des Pieds Noirs le 5 juillet à Oran.
Si ce rapport a le mérite d’oser dire à l’Algérie qu’il est temps d’arrêter de demander excuses, repentance ou totalité des archives pour s’engager vers des relations plus fructueuses, en revanche, parce que c’est le regard d’une seule personne, il comporte de nombreux « trous de mémoire » sur l’histoire des harkis, Pieds Noirs, militaires et Algériens avec le risque de raviver des tensions alors qu’il cherchait à les apaiser.
La balle est désormais dans le camp du Président Emmanuel Macron. A lui d’être aussi courageux que Jacques Chirac sur ces questions de mémoire. A lui d’oser des actions fortes comme une loi actant la reconnaissance et la réparation due aux Harkis. Car sur ce dossier, de beaux discours le 25 septembre cet automne ou -pire- le 19 mars 2022, seront au mieux inutiles. Ils ne seront que des paroles de futur candidat à la l’élection présidentielle. Comme celles de Nicolas Sarkozy en 2012 et de François Hollande en 2016. Dont personne ne fût dupe.
En bref, si ce rapport est un ballon d’essai, l’important reste les réactions suscitées et les intentions de celui qui l’a lancé.
25/01/2021
En France on déplore de nombreux et choquants trous de mémoire. Les questions de l’abandon criminel des Harkis, de la mise à l’index des Pieds Noirs ou le déshonneur infligée à l’armée sommée le 12 mai 62 d’abandonner les harkis, font partie de l’histoire de la guerre d’Algérie. Inviter à chercher la vérité et à la dire sur ces sujets est autrement plus important que de vouloir créer une commission internationale pour savoir s’il faut rendre à l’Algérie ou à la Turquie un canon trouvé à Alger en 1830!
En Algérie, le sort de « Baba Merzoug », le canon rapporté d’Alger à Brest ou la demande de « panthéoniser » Gisèle Halimi ne semblent pas de nature à faire passer le refus d’excuses et celui de donner les archives des 3 anciens départements français d’Algérie.
Les intentions de ce rapport « officiel » visaient clairement à obtenir "une trêve dans la guerre des mémoires" pour apaiser en France et en Algérie tous ceux meurtris par le sentiment de non reconnaissance de leur histoire. C’était une entreprise à haut risque, pour ne pas dire une mission impossible.
Ce rapport aura réussi à raviver des tensions. En France, les Harkis, Pieds Noirs et militaires sont légitimement déçus voire en colère. Et en Algérie, les Algériens estiment que leur ami les a trahis en produisant un rapport téléguidé selon eux par le Gouvernement français.
La guerre des mémoires et l’instrumentalisation de l’Histoire a hélas encore de beaux jours devant elle.
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