Association Justice Information Réparation pour les Harkis

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La représentation des Harkis : s’unir ou disparaître.

02/01/2021

La  représentation des Harkis : s’unir ou disparaître.

Pour 40 millions d’électeurs français et il y a une dizaine de partis politiques.

 
Plus de 23 millions de salariés sont représentés par une demi-douzaine de syndicats.


Pour les anciens Harkis et leurs familles,  soit environ 600 000 personnes, on recense … plusieurs centaines d’associations!  Cherchez l’erreur !


Cet émiettement dû à des rivalités stériles entre nombre de présidents auto proclamés, et habilement entretenu par tous les gouvernements, conduit à un triste constat : pas de représentation nationale écoutée, des mesures loin des attentes, des anciens qui peu à peu disparaissent sans avoir connu une digne reconnaissance, des enfants absents des grandes instances de la République.


Pour espérer être écoutés et entendus, l’union, l’organisation, le sérieux  sont indispensables.


C’est la raison d’être d’AJIR pour les Harkis. Ce grand réseau national (déjà présent dans 35 départements), propose aux associations de travailler ensemble dans l’intérêt général. Chaque association garde son nom et son identité. Le « Conseil national » d’AJIR pour les Harkis comporte des représentant-e-s de chaque région.


AJIR pour les Harkis ne prétend pas vouloir représenter tous les Harkis pas plus qu’un syndicat ne prétend représenter tous les salariés, ni un parti politique tous les électeurs. Mais il serait temps que cette communauté de destin se regroupe  dans 3 ou 4 structures nationales crédibles au lieu de 300 associations locales inaudibles.

Communiqué de l'association

02/01/2021

Communiqué de l'association

Le Directeur des archives nationales algériennes vient de déclarer lors d’une interview à la revue de l’armée El-Djeich que selon les autorités algériennes « certains dossiers sont hors de discussion tel que le sujet des Harki ».


La mission confiée par le Président de la République, Emmanuel Macron, à l’historien Benjamin Stora d’établir un rapport en vue d’apaiser les relations franco algériennes avec son homologue algérien Abdelmajid Chikhi, ne peut aboutir sereinement avec des oukases de l’une des parties !


Mr Chikhi, gardien du temple de l’histoire officielle algérienne, n’est pas en droit d’imposer  des préalables à des discussions. L’histoire ne s’écrit pas à la convenance des uns ou des autres, mais à partir de faits, de tous les faits. Le non-respect des accords d’Evian et ses suites tragiques, dont le massacre de dizaines voire une centaine de milliers de personnes liées à la France, sont des faits que personne ne peut nier. Oser dire  que « les Harkis ont quitté l’Algérie de leur plein gré » lorsqu’on sait que des dizaines de milliers d’entre eux ont été emprisonnés, torturés ou massacrés après le cessez le feu est une insulte à la vérité. 


Les Harkis et leurs familles s’indignent du silence assourdissant tant de la Présidence française que de son chargé de mission face à des déclarations algériennes qui vont à l’encontre d’une volonté de vérité et de réconciliation.


Les harkis, leurs familles et leurs amis seront vigilants à ne pas être une nouvelle fois les victimes de tractations franco-algériennes basées sur le mensonge.


Près de 60 ans après la fin de la guerre, il serait  temps que l’Algérie porte un regard critique sur tous les aspects de son histoire y compris le massacre de messalistes, de Harkis et de Pieds Noirs. Les vérités que l’on tait deviennent vénéneuses disait Nietzsche. Souhaitons qu’elles n’empoisonnent plus l’avenir.

L'art de perdre : titre cruel, constat réel

19/12/2020

L’art de perdre.
En 2017, une petite fille d’ancien harki remporte le prix Goncourt des lycéens. A travers l’histoire romancée de son grand père harki, Alice Zéniter invite à découvrir une histoire encore mal connue. 
Aux membres de cette communauté de destin, ce roman n’apprendra rien. Mais le titre devrait les faire réfléchir : L’art de perdre.  Un titre terrible par sa cruelle vérité.
Les harkis et l’armée française ont perdu la guerre qu’ils avaient gagnée sur le terrain. Des dizaines de milliers de supplétifs ont perdu la vie suite à leur abandon après le 19 mars 1962. Les rescapés ont perdu leur terre natale, où certains n’ont jamais pu retourner. Ici, beaucoup ont perdu leur identité dans une France qui les a mis à l’écart. 
Leurs enfants semblent être aussi champions dans l’art de perdre. Incapables de se rassembler, refusant de comprendre que l’union fait la force, ils ont  perdu tant d’années à multiplier les associations et à entretenir des querelles d’égos qui seraient risibles si elles n’étaient pas nuisibles. 
L’art de perdre, c’est l’art de se diviser, de se critiquer, de se jalouser. L’art de gagner, c’est la volonté de  s’unir, de jouer collectif,  de s’entraider pour rappeler à l’Etat ses devoirs à l’égard de ceux qui ont accompli le leur au péril de leur vie.

Lettre au Président de la République

19/12/2020

Lettre au Président de la République

Monsieur le Président,


Le 24 juin 2020, vous avez confié à l’historien Benjamin STORA la mission de vous faire des recommandations sur «  les gestes à effectuer et les actions à engager dans les mois et années à venir »  afin d’avancer dans le travail de mémoire en France et en Algérie et que cette « histoire soit connue et regardée avec courage et lucidité ».  Votre homologue algérien a désigné Abdelmajid Chikhi,  directeur des archives algériennes pour une mission analogue.


Si l’intention est louable, la méthode est regrettable. Le choix d’un seul historien, de plus connu pour son engagement politique proche du FLN algérien, a suscité des inquiétudes. Côté algérien, le choix du gardien du temple de l’histoire officielle du FLN ne présageait pas beaucoup d’objectivité. Dès la nomination de ces experts, beaucoup ont regretté que le choix ne se soit pas porté sur une équipe pluridisciplinaire et internationale à même de garantir plus d’objectivité et d’ouverture vers tous les domaines possibles de coopération.


 Nous avons également alerté sur les risques d’excuses voire de repentance, a fortiori à sens unique. Renforcer les liens entre 2 pays ne peut se faire en ravivant des plaies, en alimentant du ressentiment, ni en acceptant des oukases de l’une  des parties. 


Or Monsieur CHIKI vient de déclarer lors d’une interview à la revue de l’armée El-Djeich que selon les autorités algériennes « … certains dossiers sont hors de discussion tel que le sujet des Harkis… ». Pire, il ose dire  que « les Harkis ont quitté l’Algérie de leur plein gré. » Lorsqu’on sait que des dizaines de milliers de  Harkis ont été emprisonnés, torturés ou massacrés après le cessez le feu, au mépris des Accords d’Evian, censés garantir la sécurité des biens et des personnes, on ne peut qu’être outré par de tels propos.

 
Les associations de Harkis soussignées tiennent à vous faire connaître leur indignation. De tels propos, sans réaction officielle de notre pays, blessent une population déjà meurtrie par les drames vécus en Algérie et les souffrances endurées ici en raison d’un accueil honteux. 


Votre volonté de tenir un discours de vérité sur le passé pour privilégier l’avenir, dans une logique d’apaisement, ne peut s’accommoder des propos de Monsieur Chiki ou de demandes d’excuses. 


Nous serons vigilants à la suite que vous donnerez, ou pas, à cette mission. Car quelles que soient les « recommandations » de Benjamin Stora, c’est à vous seul que reviendra la décision de rassembler ou de diviser les Français, d’apaiser ou de blesser une composante de la Nation française. 


Nous espérons de vous la garantie que les Harkis ne seront pas victimes par l’oubli d’une prétendue réconciliation franco algérienne qui s’annonce mal.  A l’évidence les conditions ne sont hélas pas réunies pour cette démarche telle qu’entreprise. 


Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à notre considération respectueuse.

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