04/09/2021
Nous ne parlerons pas du fond : chacun sait que cette candidature annoncée suscite plus de rires ou critiques qu’elle ne recueillera de signatures.
Parlons seulement de la forme : Les journalistes toujours prompts à prendre des raccourcis dans leurs articles titrent « LES Harkis… » Comme si tous les Harkis de France et de Navarre étaient unanimes pour une telle initiative.
Cette tendance de certains journalistes à généraliser abusivement l’initiative de quelques-uns conduit à déformer la réalité. Est-ce cela informer ?
Si ce journaliste s’était un peu renseigné, il aurait vite compris que les quelques enfants de Harkis du Lot-et-Garonne, promoteurs de cette candidature, ne représentent pas tous les Harkis de France, ni même tous les Harkis de leur département.
Plutôt que d’écrire « LES Harkis… » il eut été plus professionnel d’écrire « DES Harkis… » car, en réalité, la grande majorité des Harkis de même que les représentants d’une cinquantaine d’associations, qui participeront à une convention nationale dans le Puy de Dôme les 11 et 12 septembre prochains, ne cautionnent pas cette candidature qui ressemble à un canular.
09/08/2021
L'assemblée générale d'AJIR se déroulera le samedi 11 septembre de 13 heures 30 à 15 heures 30 (réservée aux adhérents) et sera suivie par deux tables rondes (ouvertes au public sur invitation) consacrées à "Comment réparer l'irréparable?" et "Réussir malgré tout!".
Le lendemain matin (dimanche 12 septembre) sera consacré à la convention nationale avec la participation de plusieurs dizaines d'associations.
Le programme de ces deux journées se trouve ici (suivre le lien) sur le site ajir-harkis.fr
Pour participer à l'assemblée Générale et/ou à la convention nationale l'inscription préalable est obligatoire. L'inscription en ligne est ouverte dès maintenant en suivant le lien ci-après : Inscription AG AJIR et Convention Nationale
Pour celles et ceux qui arrivent par le train, la salle où se déroulent ces événements se trouve à 5 minutes à pied de la gare SNCF (voir la photo ci-dessus).
En voiture : Sortie 13 sur autoroute Clermont-Fd /Paris. Puis direction Gare Sncf
En train : Descendre gare sncf RIOM-Chatel Guyon. En sortant de la gare, prendre la rue juste en face. La salle est à 300 m sur la gauche.
04/08/2021
Dès son début de mandat, Joe Biden a fixé au 11 septembre 2021 le retrait "sans conditions" des troupes américaines d’Afghanistan. Il a ainsi sonné le départ précipité de l’ensemble des troupes occidentales. Au fur et à mesure que les soldats occidentaux sont renvoyés chez eux, les talibans mènent des offensives et reprennent le contrôle du pays. Un de leurs représentants a affirmé début juillet qu’ils contrôlaient près de 85 % de l’Afghanistan…
Sombres scénarios
Les progrès réalisés en Afghanistan ces vingt dernières années en matière de liberté ou de démocratie risquent de devenir caducs. Une guerre civile et le retour du terrorisme dans le pays sont aussi évoqués dans les scénarios les plus sombres. De très nombreux Afghans ayant coopéré avec les troupes occidentales se sentent menacés, demandent à quitter l’Afghanistan au plus vite et à bénéficier d’une protection fonctionnelle. Et pour cause, les talibans ont réitéré leurs propos selon lesquels ils s’en prendraient à quiconque ayant travaillé avec les forces étrangères.
La connaissance de l’histoire est primordiale afin d’éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent. Pourtant l’histoire pourrait se répéter une nouvelle fois. Nous devons garder en mémoire les massacres de harkis, ces Algériens ayant combattu aux côtés de l’armée française. Entre 60 000 et 70 000 harkis auraient été tués en Algérie après la signature des accords d’Évian officialisant en mars 1962 la fin de la colonisation française. Ils n’ont pas été protégés par la France et ont été massacrés pour avoir coopéré avec l’occupant français. La responsabilité de l’État français dans l’abandon des harkis a d’ailleurs été récemment reconnue par François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Des milliers d’Afghans en attente
Près de 40 pays ont déployé des troupes en Afghanistan ces deux dernières décennies. Actuellement, chaque pays analyse individuellement les demandes de rapatriement leur ayant été formulées par les Afghans ayant coopéré avec leurs troupes. Par exemple, entre 60 et 80 dossiers d’Afghans ayant travaillé avec l’armée française seraient actuellement étudiés par les autorités françaises. Du côté belge, les dossiers d’une trentaine d’Afghans seraient en train d’être traités. Environ 18 000 Afghans seraient en attente d’une réponse des autorités américaines. Comme les harkis en mars 1962, de nombreux Afghans sont aujourd’hui menacés et craignent d’être abandonnés par les forces occidentales qu’ils ont aidées dans le passé…
Il y a urgence face à la progression des talibans et à la lenteur des administrations occidentales. Les Occidentaux devraient montrer toute leur gratitude envers ceux qui ont facilité leur action dans le passé. De nombreuses vies occidentales ont été épargnées grâce à l’aide de ces Afghans. Il est maintenant temps de faire face à nos responsabilités, et de faire notre possible pour que leurs propres vies soient épargnées. Étant donné la multitude de pays européens impliqués dans le conflit afghan, il est légitime que l’Union européenne prenne les devants. Elle devrait proposer une politique généreuse d’octroi de visas pour tous ceux ayant aidé de près ou de loin les troupes européennes.
Il faudrait aussi s’assurer que les différentes familles concernées soient évacuées dans un pays tiers en sécurité le temps d’étudier l’ensemble des dossiers. Ce sont nos valeurs qui sont en jeu, et trahir ces populations irait également à l’encontre de nos intérêts. Quel peuple voudra coopérer avec nos armées dans le futur si l’on abandonne ces populations afghanes ? Quel peuple sera prêt à croire dans les valeurs européennes de dignité humaine ou de respect de droits humains si nous sommes incapables de les appliquer aujourd’hui ?
Près de six décennies après les accords d’Évian, la France n’a pas fini de panser les plaies liées à l’abandon des harkis. Évitons aujourd’hui d’ouvrir une nouvelle plaie qui ne se refermera pas de sitôt. Faisons en sorte que les erreurs du passé ne se répètent pas. L’Union européenne a aujourd’hui l’opportunité d’adresser un message humaniste au monde et de sortir quelque peu renforcée de cette crise afghane. À elle de saisir cette opportunité !
Publié Par La Libre le 03-08-2021 à 17h41 - Mis à jour le 03-08-2021 à 17h39
31/07/2021
La « revanche » d’Affif Djelti, ancien champion de boxe rouennais, honoré d’une médaille à 61 ans
Affif Djelti est un ancien champion de boxe rouennais de 61 ans avec un palmarès remarquable. Bien loin de se cantonner aux étroites cordes du ring, il a mené une vie tournée vers l’autre, et s’est battu pour être reconnu. Il vient de recevoir la médaille d’or de la Jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.
De son costume trois-pièces nœud papillon, seules dépassent ses mains poncées par le sac de frappe – de grosses paluches façon Sean Connery – et ses médailles qu’il arbore fièrement côté cœur. Affif Djelti, ex-boxeur rouennais au palmarès rarement égalé, ne trompe pas sur la marchandise : le ring et la quête de reconnaissance, voilà ce qui l’a guidé dans sa vie. « Arriver là où j’en suis aujourd’hui, c’est une revanche sur ceux qui n’ont jamais cru en moi. »
Des trophées gagnés au prix du sang et de la sueur, cet amoureux du noble art en a eu à la pelle. Mais le 4 juillet 2021, c’est la médaille d’or de la Jeunesse, des sports et de l’engagement associatif qui lui est décernée, « une récompense pour un engagement, un travail de toute une vie », notamment auprès des jeunes des quartiers défavorisés de Rouen. Affif Djelti en a eu trois, des vies : champion de boxe, éducateur sportif auprès des plus défavorisés, et employé de mairie à Rouen ; lesquelles lui ont apporté respectivement gloire, considération, et désillusion.
« J’étais terrifié par le doute »
Entré pour la première fois dans une salle de boxe des Hauts de Rouen à l’âge de 11 ans le jeune homme est prometteur sans briller. Il raccroche d’ailleurs les gants entre ses 22 et 28 ans. Sa carrière professionnelle ne débute réellement qu’à 31 ans. « Je me suis pris 5 K.O. d’affilée. À l’entraînement j’étais le meilleur, mais sur le ring, j’étais terrifié par le doute. »
Au creux de l’oreille, on lui chuchote alors : « Affif… arrête la boxe, ce n’est pas pour toi. » Il sera sacré six fois champion de France à 37 ans en 1996, quatre fois du monde IBO (International Boxing Organisation) Super Plume à 41 ans, et trois fois d’Europe à 43 ans, avant de partir à la retraite en 2004.
L’autre
Fils de harki, il quitte l’Algérie pour arriver en France à l’âge de 5 ans, puis s’installe aux Sapins, à Rouen, quatre ans plus tard. « On était les premiers arabes de l’immeuble. Parfois, des gens nous lançaient des gamelles d’eau à la figure », se remémore-t-il. Réduit à sa condition « d’autre », le boxeur a fait de ce rejet un carburant de « sa revanche », sans verser dans la vengeance, puisqu’il a consacré sa vie à prouver sa valeur par le ring, et paradoxalement, à aider les autres. Il initiera par ailleurs plusieurs projets visant à promouvoir la boxe auprès des handicapés, des prisonniers, et des personnes défavorisées, dont une école de boxe à Grammont, aujourd’hui fermée faute de salle.
« Je n’aime pas perdre »
Sur son métier d’employé municipal à la Ville de Rouen, où il travaille depuis 32 ans, Affif Djelti garde cependant une certaine amertume. « À chaque victoire, j’étais félicité de part et d’autre, mais à mon travail, rien. Je crois que je gêne. On m’a refusé une médaille du travail pour mes 20 ans d’ancienneté. » Ainsi, l’homme de maintenant 61 ans, intervenant essentiellement à la mairie du Châtelet sur les Hauts-de-Rouen, enchaîne les anecdotes teintées d’incompréhension et de ressentiment. À un an de la retraite, le puncheur garde pourtant espoir de gagner la reconnaissance de tous, car il le martèle : « Je n’aime pas perdre ».
Le combat de sa vie
C’était en 2001. Affif Djelti, alors âgé de 41 ans, s’apprête à disputer un combat hors norme. En jeu : un potentiel quatrième titre de champion du monde IBO (International Boxing Organisation) catégorie super-plume. En face de lui se tient l’Anglais Alex Moon, un boxeur de 11 ans son cadet.
Conscient de son infériorité physique, le vétéran « gère » le combat avec intelligence et tente de conserver un équilibre. Au cours du 3e round, le Britannique tombe une première fois. Il se relève difficilement. C’est le début d’une bataille avant tout psychologique.
Le boxeur rouennais veut en finir et fait pleuvoir les coups sur son adversaire pendant le 4e round. Fort sur ses appuis, Moon encaisse, ne faiblit pas, et reprend l’ascendant. Un crochet du gauche survenu au 7e round viendra éteindre les espoirs du jeune boxeur. Il ne s’en relèvera pas. Affif Djelti n’a pas usurpé l’un de ses nombreux surnoms : « Crochet du gauche ».
Paris Normandie (10/07/2021)
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